Résister ? A quoi ? A qui ? Aujourd’hui, tout un chacun « résiste », de préférence star, et, bien au chaud dans ses pantoufles, se voit qualifié de rebelle sur les plateaux. Pourtant, dans un monde où l’indécente fortune des uns se nourrit, chaque jour davantage, de la misère des autres – un monde qui s’emploie à vous empêcher de penser –, il reste impérieux de ne pas se résigner. À l’encontre du consentement aveugle exprimer son refus, écrire, dessiner… peuvent y contribuer.
Réalisés pour la plupart à l'aquarelle et/ou à l'encre, mais aussi sur tablette avec un petit logiciel, les dessins proposés ici n’étaient pas destinés à être publiés. Ils nous paraissent suffisamment forts, pour que - avec l'accord de l'auteur - nous leur fassions écho..
« Ce sont », nous dit Daniel Vial, « des dessins que j'ai réalisés après les attaques contre Charlie Hebdo, à raison de un par semaine pendant presque deux ans, entre 2015 et 2017. Au début, ils étaient signés : “je suis Charlie”, puis , le temps passant, j’ai choisi une patte d’ours pour rappeler un coup de griffes à la banalité des évènements. Ils sont bien sûr influencés, pour le contenu, par mes lectures (polar, aventure, science-fiction...), et pour le style, par les dessinateurs que j'admire et qui ont marqué ma génération (Robert Crumb, Jean Sole, Philippe Caza).
Ce ne sont peut-être pas des dessins de résistance à proprement parler. Quand je les ai réalisés, ils visaient simplement à partager avec des amis refus et colère. C'était une façon de jouer avec le trait et les mots pour essayer de dire quelque chose d'a peu près pertinent et compréhensible et aussi de me faire plaisir. Mais ils peuvent, au-delà, pour les uns porter un message de révolte, pour d'autres un trait d'humour noir, dans tout les cas une prise de conscience… »
Dessin bleu marine
Lorsque je peins en bleu marine…
ça me met en colère…
Le terroriste noir
Ancien tirailleur sénégalais, le résistant Addi Bâ Mamadou* a créé le premier maquis des Vosges et a été fusillé en 1943 à Épinal, il avait 27 ans…
Le récalcitrant
Nique la mort
Les Frères de la côte*
Ils sentaient le sang et la mort… Ils étaient coléreux et brutaux… Ils buvaient jusqu’au matin des alcools effroyables, en chantant à vous briser le cœur… Ils jetaient l’or à poignées sur la table des princes, puis ils retournaient, farouches, à leur piraterie…
Les frères de la Côte (2)
Ils se réunissaient à quinze ou vingt puis élisaient un capitaine (lequel pouvait être révoqué) Ils choisissaient leur expédition et l’objet de l’expédition. Ce choix effectué, ils désignaient quatre ou cinq d’entre eux pour conclure un avec le capitaine un contrat d’association, prévoyant la mise de fonds, les trois généraux, la répartition des bénéfices et les indemnités…
Nos beaux habits
Pour fabriquer nos beaux habits pas cher, à dix ans, il travaille douze heures par jours, pour moins de onze euros, dans une usine en Inde…
Dorothy
Dorothy Thalby* fut pendue à Boston, en 1658. Trois ans auparavant, elle était encore membre respecté de l’église de Salem, connue et admirée pour son dévouement à son époux et à ses enfants. Mais elle s’avisa de poser une question « singulière » : en vertu de quoi son époux était-il son seigneur et aûitre ? De quel droit disposait-il de son existence ?
L'Africain
Il avait accompli sept mandats présidentiels, avait en maquereau affable et obligeant, bradé son beau pays à des investisseurs étrangers…
Nobody blues
Passage de frontière
Réfugié
Revolver
Le revolver est le premier « produit moderne », le premier à pouvoir être décomposé en petites parties et assemblé sur un chaîne de montage. Il reste une véritable icône du capitaliste…
Visite au musée d'Orsay
Le grand livre
Underground railways
La grand cavale des esclaves noirs*
Aidés par les abolitionnistes, quakers, mennonites et un tas d’autres… tant de nègres s’évadaient des plantations qu’on évoquait un chemin de fer souterrain…
…Let my people go…
Woody,
porte-parole des opprimés
Les chansons de Woody, et sa guitare, firent de lui un porte-parole des opprimés, mais il chantait aussi la beauté de l’Amérique, beauté qu’il contempla depuis les portes ouvertes des fourgons de marchandises qui filaient d’un bout à l’autre du pays.