Collectif d’écrivains, d’artistes, d’amis des pratiques créatives, l’Atelier d’Édition Bordematin s’est lancé dans l’aventure du livre, pour faire connaître l’œuvre d’Henri Vial, peintre et poète (1944-1996). Association à but non lucratif, il doit son nom à l’atelier-galerie créé par cet auteur à New-York, en 1973. Tout en se consacrant à son projet initial, l’atelier a d’emblée élargi sa palette aux œuvres de ses adhérents, ainsi qu’à des œuvres parrainées par eux.
Être édité par Galligrasseuil (pour utiliser le mot-valise qui désigne couramment Gallimard, Grasset, le Seuil, les éditeurs français les plus prestigieux) ne signifie ni génie littéraire, ni nullité pistonnée. Être refusé par tous les éditeurs de France et de Navarre ne signifie pas davantage nullité absolue ou génie méconnu, mais un écrit qui dort dans un tiroir n’existe pas. Nous n’avons ni la notoriété ni la vindicte nécessaires pour nous prétendre anti-éditeurs. Nous souhaitons seulement voir les œuvres que nous diffusons rencontrer des lecteurs, sans que leurs auteurs s’épuisent à courir après des éditeurs croulant sous les manuscrits et qui, de surcroît, ne leur demandent rien.
Quel que soit son domaine, pictural, littéraire, musical... une œuvre n’existe comme telle que partagée. Pour paraphraser librement Émile Zola, toute création dit un coin de l’universel humain, vu à travers un regard, et tout regard demande confrontation. Cent fois remise sur le métier ou aboutie au premier essai, toute création est ouvrage – gestation, travail, façonnement – et tout ouvrage demande usage.
Évoluant hors des cercles qui ont pignon sur rue (c’est-à-dire sur médias), Bordematin se veut simple passeur d’ouvrages. L’association décide collectivement de ses choix. Ses adhérents s’engagent à ne lui soumettre aucune réalisation qui tombe sous le coup de la loi (plagiat, incitation à la haine…).
Le Borde-Matin, rivière du département de la Loire, coule sur 5 kilomètres, aujourd’hui en grande partie couverts, jusqu’à l’Ondaine, affluent de la Loire. Il prend sa source au Crêt du Bessy, au-dessus des lieux d’enfance d’Henri Vial, dans la petite ville autrefois minière de Roche la Molière, proche de Saint-Étienne. Depuis quelques années, le site, autrefois de verdure et de bois, accueille une déchèterie. Reste son beau nom, qui garde toute sa poésie.